#CivicTech

🔒 Civic-Tech, une illusion de l’agora 2.0 ?

, Mis Ă  jour le  â€”  Lecture 4 minutes


Par Marc Thébault

Lorsque, en 1957, sort Mon Oncle de Jacques Tati, on dĂ©couvre une satire – certes poĂ©tique et plutĂŽt bienveillante – d’un modernisme forcenĂ© et bĂ©at, oĂč les performances technologiques semblent ĂȘtre le principal intĂ©rĂȘt, bien avant l’usage, l’ergonomie et, dĂ©tail, l’efficacitĂ©. Franchement, lorsque je pense aux Civic-Tech, je ne suis pas trĂšs loin de me sentir replongĂ© dans cette ambiance extatique et absurde, quand ce n’est dans une version plus hard, en l’occurrence Brazil de Terry Gilliam.

Commencer la rĂ©flexion par des outils, c’est aller droit dans le mur

Ainsi, lorsque j’entends les dĂ©bats sur ce sujet, il m’apparait que la posture gĂ©nĂ©rale qui tient lieu de stratĂ©gie se rĂ©sume en quelques mots « Puisque la technologie permet de le faire, alors faisons-le ! », sans se soucier d’objectifs et de d’utilitĂ© rĂ©els. Impression largement renforcĂ©e par les nombreuses sollicitations de start-up qui pensent avoir trouvĂ© la pierre philosophale et veulent nous vendre Ă  n’importe quel prix une solution miracle fondĂ©e sur des Ă©tudes de marchĂ©s certainement approximatives et sur une mĂ©connaissance, pour le coup flagrante, du secteur public et de ce doit ĂȘtre une concertation.

J’ai l’habitude de prĂ©senter la communication comme un processus en 5 Ă©tapes : d’abord crĂ©er et maintenir du lien avec ses cibles, leur donner l’information nĂ©cessaire Ă  leur comprĂ©hension des sujets abordĂ©s, ouvrir un temps de participation, promouvoir le rĂ©sultat obtenu, puis tenter d’emporter l’adhĂ©sion du plus grand nombre. Commencer la rĂ©flexion par les outils de la phase 3, c’est donc nĂ©gliger les deux premiĂšres, donc aller dans le mur !

On nous refourgue du futurisme de pacotille

En rĂ©alitĂ©, on ne nous propose pas (ou rarement), une dĂ©marche complĂšte et cohĂ©rente, on nous refourgue du futurisme de pacotille, censĂ© recoller les morceaux entre citoyens et collectivitĂ©s, Ă  l’heure oĂč mĂȘme les maires sont touchĂ©s par la dĂ©fiance, si on lit bien le baromĂštre 2018 du Cevopif sur la confiance politique des Français (65 % en 2009, 55 % en 2017), voir sous ce lien. Et aprĂšs presque 30 ans de constat du peu d’efficacitĂ© (une confidence, je crois que les citoyens s’en sont aperçu), sauf exception, des divers mĂ©canismes de participation mis en Ɠuvre et d’apparition d’effets pervers – notamment la crĂ©ation (l’autoproclamation ?) d’une nouvelle caste de notables, seuls habilitĂ©s visiblement Ă  squatter les rĂ©unions publiques pour assurer leur


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Avatar Franck
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Spécialiste du numérique pour le secteur public et fondateur de l'Observatoire #compublique numérique