Les outils d’aide à l’accessibilité ne garantissent pas le respect du RGAA. Pire, ils peuvent parfois nuire à l’accessibilité.
L’accessibilité numérique : la loi en parle depuis 2005, avec le succès que l’on connaît. Mais la situation pourrait bien enfin changer. Fin octobre 2023, le Gouvernement a en effet publié une ordonnance renforçant les sanctions en cas de non-respect du RGAA (règlement général d’amélioration de l’accessibilité), qui s’applique notamment aux organismes publics.
Pour la première fois, on connaît le nom du gendarme : c’est l’ARCOM, issu notamment de la fusion du CSA et de HADOPI, qui sera chargé de vérifier le respect des collectivités des obligations en matière d’accessibilité des sites publics. Avec des méthodes déjà rodées sur la lutte contre le piratage : d’abord un premier courrier, pour intimer de respecter la loi, puis une amende, de 50 000€. L’avantage avec l’accessibilité des sites, c’est que finalement un robot (ou une IA) peut facilement et rapidement aller visiter un grand nombre de sites et repérer des éléments assez simples, comme la présence ou l’absence sur une page de contenu d’une ligne de texte comprenant les termes « Accessibilité : partiellement conforme ». Alors oui, on peut raisonnablement estimer que le sujet va devenir primordial en 2024 pour les collectivités, au moment où les premières sanctions vont tomber.
La tentation pourrait être forte de succomber à la « pensée magique » et de se dire qu’il suffit d’acheter une « solution d’accessibilité numérique » pour rendre son site accessible. Un petit bon de commande, une ligne de code implantée sur le site, et hop le tour est joué. Malheureusement, c’est faux.
Non, les outils d’accessibilité ne permettent pas de respecter le RGAAFacil’iti, Readspeaker, Lisio, Adaptemonweb… les outils et solutions d’accessibilité sont nombreuses. Leur principe ? Ces outils installent une surcouche sur votre feuille de style (CSS) pour proposer par exemple des options pour grossir le texte et les zones cliquables (utile pour les malvoyants, ou des personnes atteintes de tremblements), changer la police (utile pour les cas de dyslexie) ou les couleurs (daltonisme), etc.
Sauf que… d’un strict point de vue du respect du RGAA, cela ne règle pas grand-chose. L’accessibilité numérique, d’un strict point de vue administratif, c’est appliquer les 106 critères définis par le RGAA. Or, ces outils ne permettent par exemple ni d’ajouter une alternative textuelle aux images porteuses d’information (et uniquement à celles-ci,